La naissance du village
Les premières traces d’occupation humaine dans la région remontent au Paléolithique Moyen, pour les périodes plus récentes des habitats sont connus à l’Age du Bronze vers 900 av. J.-C. (à Saint-Ferréol près de Condorcet) puis à l’Âge du Fer, au 7ème siècle av. J.-C., les échanges deviennent très importants avec le monde méditerranéen (de la céramique étrusque ou grecque a été trouvée à Nyons, au Pègue). Durant la période gallo-romaine, le territoire de toute la région est fortement occupé et à Condorcet un domaine agricole (« villa ») a été mis au jour en 2007. Est-il à l’origine de la « villa » de Condorcet citée dans une charte de donation à l’abbaye de Cluny en Bourgogne (fondée en 910 par l’Abbé Odon) en 956 ? Les donateurs sont Pons et sa femme Richildis, un autre Pons (ou le même ?) est cité dans d’autres chartes en tant que propriétaire de « villae » à Nyons, Aubres, et Vinsobres.
Evolution jusqu’au 16 ème siècle
Les bâtiments des « villae » gallo-romaines étaient situés le long des axes de communication, mais à la suite des invasions (du 5ème au 9ème siècle), il semble que les habitations se soient regroupées sur les hauteurs afin de se protéger. A Condorcet, le site du « vieux village », dominant les vallées et leurs chemins, sert alors de refuge. La charte de 956 précise à Condorcet la présence de « villa et castrum » donc d’un domaine agricole et d’un site fortifié, les plus anciennement attestés des Baronnies. Le fief de Condorcet va appartenir à différentes familles jusqu’à la Révolution : au 13ème siècle, les Montauban, puis la prestigieuse famille des Baux, ensuite celle de Chalon-d’Arlay, puis les Poitiers. En 1552, Sébastienne de Poitiers l’apporte en dot à Henri de Caritat, dont les successeurs sont encore les seigneurs à la Révolution et dont le philosophe Condorcet est issu.
Les ruines du vieux village ne permettent pas de saisir précisément l’évolution des constructions, mais le cadastre napoléonien de 1825 et des textes de l’Ancien Régime autorisent quelques hypothèses : le village a connu une expansion architecturale au cours du 13ème et au début du 14ème siècle. D’après les visites épiscopales conservées aux Archives départementales, le prieuré clunisien, voué à Saint Pierre est détruit au 14ème siècle.