Les résistants de Saint-Pons, hameau de Condorcet

Le 15 mars 1944 un maquisard de Saint-Pons dit « Marie-Louise » s’est présenté chez le docteur BOURDONGLE pour lui demander la permission d’aller chez lui. L’autorisation lui a été accordée. Le docteur venait d’être libéré de prison et le comité de Libération lui avait conseillé de s’éloigner quelque temps. Mais il a voulu rester près de sa famille et de ses clients.

Le dimanche 19 mars 1944, à 7 h du matin, des soldats allemands accompagnés de ce Marie-Louise et de trois civils en uniforme des chantiers de la jeunesse procèdent à son arrestation chez lui, place Carnot à Nyons. Il est conduit à la salle des mariages où il est interrogé de façon très brutale (membres brisés à coups de chaises). Son appartement est fouillé et pillé.

A 8 heures, il est transporté en voiture vers le village de Condorcet. Les soldats entourent la maison de Bertin MONTLAHUC qui n’a pas le temps de s’échapper et est arrêté avec son camarade Gustave LONG. Sa femme est giflée par un milicien. Les soldats se dirigent ensuite vers le hameau de Saint-Pons. En chemin, ils s’arrêtent à la ferme de Stanislas GRAS.

Ils interpellent ce dernier et lui demandent où se trouve son fils Marcel. Il leur répond qu’il est en train de labourer un champ. Ils le frappent afin qu’il les conduise là où est son fils. Ce dernier, alerté, parvient à se sauver en compagnie de son employé malgré les tirs des fusils mitrailleurs et les chiens lancés à leur poursuite.

C’est alors que le jeune Simon RASPAIL qui gardait ses chèvres a été abattu par une rafale. Stanislas GRAS refuse de dire qui ravitaille le maquis de saint-Pons. Il est frappé à coups de pieds et de poings. Les soldats fouillent la maison et la pillent. Une autre voiture arrive emmenant Bertin MONTLAHUC qui refuse également de répondre aux questions. Il tombe par terre sous la violence des coups. Il se relève, il porte une profonde blessure à la tête.

Le docteur BOURDONGLE est à son tour conduit à Saint-Pons.

Les soldats attaquent le camp du groupement des chantiers de la jeunesse 33 dans lequel un maquis avait séjourné quelques jours avant (par une heureuse coincidence, il en était parti la veille pour s’installer à la ferme « des Cailles » et au Bois du Roi près de Vaison).

La plaque commémorative
La plaque commémorative

Ils incendient le camp, pillent les fermes environnantes, brûlent la ferme d’Elie ESTEVE et maltraitent sa fille. En repartant, ils font sauter à la grenade d’autres maisons dont l’école du quartier. A la ferme GRAS, ils arrêtent Henri SILAN et son fils Marcel. Ils remontent ensuite à l’école et fusillent Jean BOURDONGLE, Bertin MONTLAHUC et Stanislas GRAS. Revenant à leur point de départ, ils fusillent Gustave LONG, Henri et Marcel SILAN. Puis ils incendient la ferme GRAS, pillent la ferme SILAN avant de la brûler également.

Quelques soldats restent pour garder le produit des pillages. Arrivant au village de Condorcet, ils menacent d’emmener Madame Bertin MONTLAHUC, pillent puis font sauter sa maison à la grenade. Le détachement cantonne au café LAFONT jusqu’au lendemain soir où des camions viennent le rechercher avec le butin.